Aujourd’hui, on assiste à une relative libération de la parole des victimes de viols,
incestes, agressions sexuelles, or nous le savons, parler, pour une victime
c’est toujours s’exposer au risque de ne pas être crue, de se voir ostracisée
de son milieu d’activité, voire même condamnée dans un renversement odieux
de la culpabilité.
Reconnaître la présomption d’innocence ne doit pas permettre pour autant
à des personnages publics accusés d’agressions sexuelles et/ou de viols,
de s’exprimer librement sur des scènes artistiques.
L’ignorer c’est insulter à nouveau les victimes, et par extension toutes les femmes,
leur infliger une double peine, et se rendre complice de la culture du viol.
Nous vous demandons donc de déprogrammer Philippe Caubère, qui est visé par
une enquête pour «atteinte sexuelle sur mineur de plus de 15 ans
par personne ayant autorité», a indiqué lundi 8 janvier, le parquet de Créteil.
Déjà dans la commune de Charly, dans le Rhône, la municipalité a annulé son
spectacle du 16 mars prochain : «La ville explique qu’elle reconnaît la présomption
d’innocence, mais «les éléments exposés au grand jour… nous paraissent incompa-
tibles avec sa venue» est-il encore écrit.» (France Info, janvier 2024)
Et le maire de Marseille s’est également exprimé à ce sujet en termes très clairs :
«Tous ceux qui font des atteintes envers les femmes ne peuvent pas rester dans
l’espace public comme si rien ne se passait, estime Benoît Payan.
Que ce soit Gérard Depardieu ou Mr Caubère, on ne peut pas faire comme
si ce n’était rien. Moi, je ne passe pas là-dessus.
Et les artistes, aussi grands soient-ils, ne peuvent pas se permettre d’avoir
une attitude qui soit une attitude d’agression, de harcèlement ou de violences faites
aux femmes. Je ne peux pas l’accepter. Et donc Philippe Caubère, comme les
autres, quand ils se comportent comme ça, n’ont pas leur place dans l’espace
public». (France Bleu, janvier 2024)
Maintenir la programmation de cette pièce ternirait l’image du centre culturel
et entacherait incontestablement sa réputation, à l’heure où la neutralité
vis à vis des violences sexistes et sexuelles est jugée comme injustifiable.
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