Nous, étudiant-e-s de l'INALCO, refusons de rester silencieux face au génocide en cours à Gaza et à la criminalisation du soutien à la Palestine. Voici les revendications directement adressées à la présidence de l'INALCO.

À travers ces revendications, qui découlent de notre positionnement anti-impérialiste et anticolonialiste, nous rejoignons le mouvement étudiant de solidarité avec le peuple palestinien et dénonçons l'apartheid, la colonisation et le génocide commis par Israël.

1. La fin des partenariats entre l'INALCO et les universités israéliennes

Les universités constituent une partie organique de l'institution militaire d'Israël et jouent un rôle clé dans l'établissement et la justification des politiques d'occupation et d'apartheid. À titre d'exemple, l'université de Tel Aviv a élaboré la "doctrine Dayhiya" qui préconise l'usage d'une force disproportionnée contre les infrastructures et populations civiles, comme c'est le cas aujourd'hui à Gaza.

Dans ce contexte, toute collaboration scientifique est une collaboration politique !

2. Protection assurée aux étudiant-e-s, enseignant-e-s et membres du personnel qui s'organisent et se mobilisent pour la Palestine

Un réel climat de terreur règne en France, de la sphère politique aux mouvements militants, les soutiens de la cause palestienne sont acculés au silence par des convocations pour "apologie au terrorisme" et les étudiant-e-s sont sévèrement réprimé-e-s.

Face aux interventions policières après les blocages à Sciences Po et à la Sorbonne, nous exigeons que la Présidence s'engage à veillir pour l'intégrité morale et physique de tout-e-s les étudiant-e-s, enseignant-e-s et membres du personnel de l'INALCO.

3 .Déclaration officielle de l'INALCO en soutien avec le peuple palestinien, notamment la communauté enseignante et étudiante, ainsi que pour un cessez le feu.

Au total, plus 34.000 personnes assasinnées sont déjà dénombrées, dont 21.000 seraient des femmes et des enfants. L'armée israélienne a commencé son invasion de l'aire est de Rafah, ou se trouvent près de 1.5 millions de Palestiniens, prenant ainsi le contrôle du seul point d'accès d'aide humanitaire.

Le 11 Mars 2022, le Conseil d'Administration de 'lInalco a émis un communiqué de solidarité avc les étudiant-e-s ukranien-ne-s, ou il s'est exprimé comme suit : "Nous sommes particulièrement solidaires de nos étudiant-e-s ukranien-ne-s pour lesquel-le-s nous ommes pleinement mobilisé-e-s et que nous soutenons."

Alors que le bilan de mort-e-s dans la bande de Gaza va croissant jour après jour, alors que tout le système éducatif à Gaza a été réduit au néant, nous de n'avons jusque-là vu, de la part de l'INALCO, aucune déclaration de soutien aux membres de la communauté universitaire de Gaza ou même, dans une moindre mesure, un appel au cessez-le-feu et condamnation des exactions commises par l'armée israélienne.

N'est pas sans rappeler qu'à Gaza, ou près de 4.500 membres de la communauté universitaire (étudiants et personnels éducatifs) ont été tué-e-s, l'année universitaire a pris fin en octobre 2023. Indépendamment des événements qui ont déclench cette guerre, l'acharnement sur les civils, les bombardemzents indiscriminées ne sauraient trouver aucune justification en droit international, et la solidarité envers le peuple palestinien est un devoir d'humanité à quiconque s'en réclame, du surcroît dans le pays ayant enfanté la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, du surcroît dans l'Institution qui se vante d'enseigner "l'arabe palestinien". Notre première revendication n'est donc pas un exercice très difficile, nous demandons la rédaction d'une déclaration de solidarité de notre établissement à l'endroit du corps enseignant et des étudiant-e-s gazaoui-es.

4 .Engagement de l’Inalco et de sa Fondation, s’appuyant sur le programme PAUSE

Nous demandons que l’université et sa fondation s’engagent par le biais du programme PAUSE (programme national d’accueil en urgence des scientifiques et artistes en exil), créé et coordonné par le Collège de France. Il ne serait pas une première dans l’histoire de notre établissement : lors de la crise afghane en 2023, l’Inalco et la Fondation se sont mobilisés pour collecter 30.000 euros et accueillir 3 universitaires et 5 étudiants. 

De même, lors du début de la guerre ukrainienne en 2022, l’Inalco et sa fondation se sont mobilisés pour collecter une somme de 20.000 euros afin d’accueillir 4 universitaires. 

À l’instar de cette belle initiative, nous exigeons que l’Inalco mobilise ressources humaines, financières, matérielles, immatérielles et technologiques pour accueillir des universitaires et des étudiants palestiniens affectés par les représailles de l’armée israélienne sur la bande de Gaza.