Dans le cadre de sa politique de résorption des zones blanches (New deal numérique), le gouvernement envisage d’implanter deux nouveaux relais de téléphonie, le premier au col de Larche et le second à proximité du Lac d’Allos, dans des zones particulièrement sensibles au niveau paysager.
Deux associations s’inquiètent de l’impact prévisible de ces projets :
Séolane-Ubaye-Haut-Verdon et France Nature Environnement 04
Pierre Gottardi, président de France Nature Environnement-04 explique : « Si le souhait du Gouvernement de desservir les populations isolées qui n’intéressent pas économiquement les opérateurs, semble au premier abord vertueux, ces deux implantations ne répondent pas du tout à ces critères car elles ne desserviront aucune zone habitée. Au demeurant, vue leur implantation, l’impact paysager sera considérable dans des sites très touristiques classés Natura 2000 et Parc National ».
Au col de Larche, et selon les cartographies officielles de l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques), la zone blanche s'étend sur 300 m le long de la départementale 900. Le hameau habité le plus proche, Maison Méane, se trouve déjà dans la zone « de bonne couverture » et le réseau italien fonctionne parfaitement dès le passage de la frontière. Le mât prévu - 30/40 mètres de haut - ne desservirait donc aucune habitation. Pierre Gottardi ajoute : « Le col avait d’ailleurs fait l’objet d’une requalification paysagère en 2012 avec 745 000 euros d’argent public, cela serait particulièrement stupide de le défigurer à nouveau avec un relai téléphonique… d’autant qu’il existe une solution alternative consistant à améliorer un relai existant situé au village de Larche ».
François Provansal, président de l’association Séolane-Ubaye-Haut-Verdon souligne : « Près du lac d'Allos, au parking du Laus, l’implantation est prévue dans le cœur d’un Parc National, une idée particulièrement aberrante pour une zone bénéficiant en théorie du plus haut statut de protection !»
Il précise : « La sécurité des randonneurs est, bien sûr importante, mais on ne peut pas implanter des relais téléphoniques partout en montagne sous ce prétexte. Un réseau radio de secours de qualité couvre déjà l’ensemble du département et les années à venir vont voir le développement rapide de service de secours par SMS satellitaire, déjà proposé par certains opérateurs de téléphonie. La préservation de nos paysages de montagne doit rester une priorité, elle est synonyme de qualité de vie et d’attractivité touristique ».
Ces deux associations demandent à l’État de trouver des solutions alternatives à ces deux implantations, qui se révèlent sans utilités sociales suffisantes et qui viendraient défigurer des paysages emblématiques et protégés.
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