Aux parents d'élèves de Cm2 et collégiens de Saint Mathieu de Tréviers, vous trouverez ci dessous une lettre que nous sommes plusieurs à avoir formulé afin de faire entendre notre souhait au regard des orientations pédagogiques annoncées pour la rentrée de Septembre 2024. Celles ci découleront de la réforme "choc des savoirs" qu'une grande majorité des professionnels du secteur -que nous soutenons- n'approuve pas. Cette lettre est destinée à la principale du collège Alain Savary, si vous partagez notre point de vue vous pouvez la signer.
Un second texte accompagne cette lettre afin de vous donner davantage de précisions sur la mise en place de la réforme.
Merci de votre attention et bonne lecture.
Les parents d'élèves mobilisés aux côtés des enseignants pour une école plus coopérative.
A l'attention de Mme Minguez principale du collège Alain Savary.
Madame,
par la présente, nous souhaitons en tant que parents d'élèves impactés par la réforme des chocs des savoirs attirer toute votre attention sur le sujet.
Certains, parmi nous, sont parents d'élèves en 6ème qu'ils ont vus durant toute cette année s'épanouir, progresser grandement et prendre confiance en eux, au sein d'une classe coopérative.
Ce dispositif prône des valeurs que beaucoup de parents partagent, telles que l'entraide, la coopération et l'apprentissage de l'autonomie, sur la base de l'égalité des chances si chère à l'enseignement public.
Or, nous savons que ces valeurs vont disparaître sous cette réforme qui va créer des comparaisons entre élèves, les stigmatiser et les séparer.
Nos enfants sont stressés. Certains ont clairement conscience des enjeux, et de ce qu'ils vont perdre. D'autres associent l'entrée en 6ème en Septembre prochain avec le risque d'être categorisé au sein d'un groupe de faible niveau.
Nous avons confiance en votre prise de décision, d'autant plus que des établissements voisins ont réussi à trouver des solutions et ne vont pas appliquer cette réforme.
Nous sommes fiers des valeurs actuelles de votre établissement et souhaitons vivement qu'elles puissent continuer de se transmettre. C'est pourquoi nous demandons de ne pas appliquer cette réforme telle qu'elle est imposée au profit de l'extention de ce dispositif de coopération à tous ou à un plus grand nombre de classes.
Nous vous remercions de considérer notre démarche à la hauteur des enjeux évoqués.
Informations complémentaires concernant la réforme "des chocs des savoirs" pour aider à comprendre et différencier la réforme théorique et la réalité de sa mise en application.
En effet, il y a des intentions dans le discours et sur le papier qui rencontrent de vrais paradoxes et situations impossibles sur le terrain.
Nous attirons votre attention là-dessus pour comprendre les conséquences que nous souhaitons éviter en s'opposant à l'application de la réforme telle qu'elle est écrite et pourquoi nous optons pour le maintien et le développement des classes projets, coopératives déjà existantes.
Éléments du contexte global.
La FCPE a engagé un recours pour faire annuler les textes de cette réforme, ainsi que de nombreux syndicats.
Les membres du conseil supérieur de l'éducation ont massivement rejeté le choc des savoirs.
Sur la constitution de groupes de niveaux : 67 voix contre, 1 abstention, aucune voix pour. C'est tout de même clair ! Le CSE est une instance dont la mission est d'émettre des avis sur les politiques éducatives. Il est composé de représentants des personnels, des usagers et des partenaires de l’État.
Au sujet des groupes dits hétérogènes
Cette réforme non financée implique la disparition des demi-groupes en sciences et en langues.
Au collège Alain Savary, un autre souci donc qui n'est pas lisible directement c'est qu'il n'existera justement plus de groupe (à 15 environ ) à part celui des élèves en difficulté comme cela a toujours ou presque été le cas au collège Alain Savary pour travailler projet, oral et soutien pour tous et toutes ; que les groupes seront en réalité des ' classes" si on se réfère au nombre d'élèves ( autour de 25 à priori ) et surtout qu'ils viendront de 3 classes différentes, sur presque un tiers de leur emploi du temps, point à souligner pour les parents .
On supprime donc avec cette réforme la possibilité d'apporter de l'aide en groupe réduit.
Il n'y aura pas d'accompagnement personnalisé au sein des groupes de niveaux. Nous sommes en désaccord sur le fait de penser que les élèves auront un accompagnement personnalisé dans les groupes de niveaux. Cet argument qui est fait pour rassurer n'est en fait pas la réalité applicable. La définition de la personnalisation des apprentissages en pédagogie se distingue de l’individualisation des apprentissages par la mise en place de la coopération entre les élèves.
Or pour mettre en place la coopération il faut du temps, de la stabilité du groupe d’élèves, laisser une relation de confiance s’établir avec les enseignants et enseignantes et surtout de l’hétérogénéité
Les groupes hétérogènes sont constitués par définition d’élèves de niveaux différents. Aujourd’hui nous avons des classes hétérogènes.
Avec la réforme les groupes hétérogènes regrouperont des élèves dits « moyens » et de « bon niveau «. Et les élèves en difficulté seront rassemblés dans un groupe à effectif réduit.
Il sera très perturbant pour les élèves, surtout les 6e mais pas seulement, de devoir jongler entre le groupe classe, le groupe de maths et le groupe de français où ils côtoieront des camarades différents. La stabilité d'une classe est importante à ces âges, la relation aux professeurs qui connaissent bien leurs élèves l'est tout autant et en dépend. Fonctionnement d'une classe projet coopérative existante
Classe qui repose sur une réelle méthodologie et pédagogie spécifique qui a fait ses preuves auprès des élèves du collège dont les retours sont très positifs et les progrès indéniables
Cette pédagogie se base sur la coopération, des stratégies d'aide, l'apprentissage de l'autonomie, la responsabilisation, le travail en groupe dont les objectifs sont clairement définis (diversifier les façons d'apprendre, confronter les idées, s'entraider être solidaire mais aussi s'engager).
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