Mise à jour - 23/11/2023
Le président Macron a fait part il y a quelques jours de "l'importance de préserver la biodiversité et de diminuer le CO2"1.
Un comble quand on sait que dans le même temps, la France votait à la Commission européenne pour ou contre la prolongation de l'utilisation du glyphosate...
Et s'est abstenue !2
Après nous avoir promis de sortir du glyphosate, de ne pas laisser les agriculteurs sans solution, d'accompagner la transformation et de mener ce combat en Europe...
Cette abstention apparaît comme un non à la sortie du glyphosate, et l'utilisation de ce produit dangereux pour la santé humaine et l'environnement est prolongée de 10 ans !
Nous devons nous mobiliser et montrer notre désaccord face à cette mesure car le glyphosate est au cœur des controverses depuis 2015 !3
Et pour cause : c’est la date à laquelle l’agence de lutte contre le cancer de l’OMS a déclaré que cet herbicide était probablement cancérigène.
Pourtant on va de sursis en sursis. De prolongation en prolongation.4
Car oui, le glyphosate a déjà bénéficié d’une autorisation prolongée pendant 5 ans, de 2017 à 2022.
Oui, le glyphosate a profité d’une seconde prolongation pour attendre les évaluations de l’EFSA en 2023.
Et oui, à la suite de ces évaluations, la Commission européenne a voté une nouvelle prolongation jusqu’en 2033 !
Le glyphosate semble être un parfait exemple des manœuvres des lobbies de l'agrochimie et de l'agroalimentaire, au détriment de la santé humaine et de la biodiversité.
Les "Monsanto Papers" en 2017 ont révélé les manœuvres douteuses pour promouvoir le glyphosate, malgré son classement comme "cancérogène probable pour l'homme". Dans ce contexte, comment faire confiance à l’avis des autorités sanitaires européennes ?5
Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser les intérêts de l'industrie chimique primer sur notre santé.
Il est urgent que nous fassions pression sur le gouvernement pour dire NON à cette prolongation d’utilisation du glyphosate.
Plusieurs éléments peuvent attester des risques potentiels du glyphosate pour la santé humaine et l'environnement.6
La décision devrait être claire : en vertu du principe de précaution inscrit dans la constitution européenne, le glyphosate devrait être interdit.7
On nous parle de manque de solutions alternatives, on nous assure que les producteurs seraient en difficulté, qu’un arrêt du glyphosate n’est pas aussi simple à mettre en place que cela…
Selon moi, les choses sont très simples, au contraire.
Plutôt que de se concentrer sur le bien de notre santé, les autorités perdent du temps dans des débats stériles.
Pendant qu’ils hésitent, les effets toxiques du glyphosate se font de plus en plus importants :
- Sur la flore : le glyphosate ferait partie des substances mises en cause dans la disparition de la flore sauvage dans nos zones cultivées. Ces plantes sont pourtant indispensables pour la survie de nombreuses espèces d’insectes, y compris pour les pollinisateurs dont nous avons besoin pour nos cultures.8
- Sur la faune : les études de toxicité ont démontré que le glyphosate aurait un effet négatif sur la fertilité des rats, sur les hormones thyroïdiennes des grenouilles, et même qu’il pourrait provoquer des lésions du foie et des reins chez certaines espèces de poissons ! Et ça ne s’arrête pas là ! Mortalités anormales, pathologies inhabituelles, baisse de la natalité9… Difficile d’imaginer qu’une substance aussi néfaste pour toutes les espèces animales soit inoffensive pour l’homme !
- Sur notre milieu : on a retrouvé du glyphosate absolument partout. L’air10, l’eau et les sols, même non traités, contiendraient des traces de glyphosate11. Le désherbant ne serait donc pas aussi facilement dégradé qu’on voudrait nous le faire croire !
- Sur nous-mêmes : une étude de 2022 a montré que l’herbicide laisserait des traces chez les français. En effet, 99% de la population française présenterait des niveaux quantifiables de glyphosate dans les urines (échantillon de 6848 personnes issues de 83 départements différents) !12
Plus grave encore, en raison de sa présence dans le sol, le glyphosate affecterait les plantes cultivées, pourtant non ciblées par le traitement13.
Celles-ci auraient ainsi du mal à absorber les nutriments présents dans le sol, seraient moins résistantes aux maladies et donc… nécessiteraient encore plus de pesticides et d’engrais chimiques14!
L’heure n’est plus aux suspicions et aux études : nous connaissons clairement les risques pour les espèces humaines, animales et végétales exposées au glyphosate.
Il est temps de passer à l’action afin de bâtir un avenir meilleur pour nos enfants.
L’argent et la puissance des lobbies de l’industrie chimique ne devraient pas peser dans la balance quand il est question de l’environnement, et de notre santé.
Nous demandons à nos représentants :- De faire entendre notre voix et de se prononcer en faveur d’une sortie du glyphosate.
- De tenir compte des questions environnementales et de la biodiversité dans la prise de décision.
- La mise en place d'un calendrier de suppression du glyphosate immuable, sans plus aucun report, pour que l'interdiction prenne place courant 2024.
Pour votre santé, pour nos enfants, pour notre sol, pour notre terre commune... Agissons ensemble, signez la pétition, et mettons un terme à l’utilisation du glyphosate dans nos campagnes.
Prenez soin de vous,
1https://www.youtube.com/watch?v=7YevRbYRxPM
7https://www.europarl.europa.eu/RegData/etudes/IDAN/2015/573876/EPRS_IDA%282015%29573876_FR.pdf
8Noureddine Benkeblia, Impacts du glyphosate sur la santé et l’environnement, ce que dit la science, La tribune, 16 août 2017
9Faune & flore : quels impacts des pesticides sur ces espèces ?, Générations futures, 13 avril 2017
10Stéphane Mandard, Pesticides dans l’air : 32 substances identifiées comme « prioritaires », Le Monde.
11Le glyphosate : Ecotoxicologie, Controverses, MINES Paris, 2018
13Noureddine Benkeblia, Impacts du glyphosate sur la santé et l’environnement, ce que dit la science, La tribune, 16 août 2017
14Noureddine Benkeblia, Impacts du glyphosate sur la santé et l’environnement, ce que dit la science, La tribune, 16 août 2017
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