A Montrouge 12 millions € pour détruire le Square Schuman... puis le refaire !
Stop ! Exigeons un moratoire sur le projet pour une réelle prise en compte des demandes des habitants !
Auteur : CAPAJ Montrouge - protection de l'Environnement, Patrimoine et Cadre de Vie
En Ile-de-France, dans les Hauts-de-Seine, la Ville de Montrouge veut défigurer le square Schuman, parc de style impressionniste et japonisant, dernier petit joyau de biodiversité dans la ville…
Contexte du projet
Alors que la Mairie de Montrouge annonçait vouloir agrandir le parc Schuman en centre-ville, elle impose à l'inverse aux montrougiens sa refonte complète via une destruction quasi totale, budgétée à 12 millions d'euros, sans prendre en compte les avis émis lors des consultations, majoritairement opposés à cette orientation du projet.
Les montrougiennes et montrougiens ont pourtant clairement exprimé leur désir unanime de préserver le parc et ses plantations actuelles, sans s’opposer à son agrandissement.
« Détruire un prétexte pour pouvoir dépenser plus » ?
Dans la 5ème ville la plus dense de France, les habitants s'étaient réjouis à l’annonce de l’agrandissement du joli square Schuman jouxtant l'église Saint Jacques (classée monument historique), tant Montrouge est carencé en espaces verts.
Hélas le projet présenté est tout autre.
Contrairement à l’agrandissement tel qu’annoncé, la Mairie finance au préalable l'anéantissement du parc avec la destruction de tout le patrimoine végétal et de l’aménagement paysager existants à quelques arbres excepté.
L’âme de ce parc calme et romantique en plein centre-ville, sera détruite par un projet + minéralisé comprenant la construction d’un restaurant.
Malgré les parcelles acquises par la ville pour être adjointes au parc et l’agrandir de 1665 m2, le gain de pleine terre et de végétalisation attendu par les montrougiens sera dérisoire.
Quelques chiffres
- un budget prévisionnel de 12 millions d’euros : une dépense pharaonique, opaque et non justifiable pour agrandir ce petit parc
- un bond de 40 % des dépenses d’investissement : c’est déjà ce qu’annonce la Ville dans ses orientations budgétaires au dernier conseil municipal ; notre fiscalité est un panier percé
- aucune étude réalisée au préalable sur la biodiversité en présence qu'on prévoit de détruire : pas de recensement préalable de la flore et de la faune. Un ornithologue a observé, en sus des mésanges et des moineaux, la présence de 5 espèces d’oiseaux protégés
- aucune étude d’impact sur les températures et la qualité de l’air. Le parc actuel est l'îlot d'oxygène du centre-ville toute l'année et de fraicheur l'été. La configuration du projet dégradera les apports à la qualité de vie et en air pur du quartier.
- 4 arbres plantés en tout sur l’ensemble des parcelles prévues pour l’agrandissement (1665 m2), soit 1 arbre pour 420 m2
- l'acquisition du 47-49 av. de la République par la Mairie pour l'agrandissement du parc n’a pas encore pu être réalisée ; l’agrandissement promis reste donc purement hypothétique. Les travaux du parc sont pourtant déjà annoncés pour début 2024 !
- dès la 1ère présentation du projet, des décisions étaient déjà prises unilatéralement par la Mairie sans consultation des montrougiens : destruction de la biodiversité, création d’un énième restaurant dans ce secteur largement pourvu, ouverture du parc aux 4 vents et en continu, etc.
- les 420 avis des montrougiens issus de la concertation sont de bon sens. Ils s’accordent sur la préservation du végétal existant et s’opposent à la construction d’un nouveau restaurant.
Pensé pour rendre le square plus « attractif », le projet détruit sans concertation le parc tel qu’existant (contre l’avis des gens consultés), veut niveler et/ aplanir le terrain (ce qui uniformisera et impactera forcément négativement les quelques arbres que la Mairie dit conserver) pour ouvrir le parc aux 4 vents et va minéraliser de grandes surfaces actuellement de pleine terre dans le square (ce qui diminuera l’îlot de fraicheur actuel), construire à nos frais un restaurant alors même que les restaurants ne manquent pas sur ce secteur.
Dans son projet, la Mairie de Montrouge veut jeter à la poubelle :
-toute la flore existante (excepté les plus grands arbres)
-toute la faune présente qui en dépend, y compris les espèces protégées en voie de disparition
Preuve de la richesse de l’écosystème actuel au sein du Parc Schuman, en sus des mésanges et des moineaux, 5 espèces d’oiseaux protégés ont été observées : le roitelet huppe (espèce rare), le chardonneret élégant, l’accenteur mouchet, le rouge-gorge et le troglodyte mignon.
Ces espèces et leur habitat sont strictement protégés en vertu de l’Article L411-1 du code de l'environnement.
Les services techniques de la ville se refusent à commander un inventaire faunistique. « Si on fait ça, on ne peut plus faire de projet» a-t-on pu entendre. La Mairie semble chercher à contourner la loi afin de porter impunément atteinte à des espèces protégées.
- tout le mobilier : très nombreux bancs en fer forgé et bois, lampadaires haussmanniens et fontaine Wallace en fonte, gloriette (…) de teinte vert foncé, une couleur typiquement parisienne instaurée par Napoléon III, l’Empereur des Jardins, qui introduisit la nature dans l’identité de Paris à travers la création de nombreux parcs et squares.
Actuellement des images de synthèse du projet non concerté sont affichées partout dans le parc. Les promeneurs interrogés sont trompés par ces images. Ils pensent, par exemple, que les haies et les plantes qui y figurent sont celles présentes et existantes. Les visiteurs sont donc surpris et choqués quand ils apprennent que tout va être rasé, à l’exception de quelques grands arbres.
Pétition pour un moratoire et une refonte du projet d'agrandissement du parc Schuman car :
- Nos politiques ne peuvent dépenser 12 millions d'euros sans un réel débat démocratique.
- Le projet ne répond pas aux besoins exprimés par les montrougiens.
- A ce jour, il s’agit d’un projet écocide qui va vider les caisses inutilement.
La solution apparaît simple :
Si, comme annoncé et comme le souhaitent les montrougiens, la requalification du parc se limitait principalement aux nouvelles parcelles acquises par la ville pour l’agrandir :
- notre patrimoine et sa biodiversité seraient respectés et préservés
- les besoins des montrougiennes et montrougiens écoutés
- le coût du projet réduit de moitié, à minima !
Pour que la voix des montrougiens soit enfin prise en compte,
Merci de signer cette pétition et de la diffuser autour de vous
afin de demander un moratoire sur le projet et le réviser.
Avec le soutien des associations :
Protection Arbres & Faune IDF
ENVIRONNEMENT 92 (fédération France Nature Environnement)
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