LETTRE ENVOYEE A L INSPECTION ACADÉMIQUE DE LA PART DES PARENTS D ELEVES DU RPI.
Objet : projet de fermeture d'une classe sur le RPI Bréhand-Moncontour
Nous nous présentons à vous en tant que membres élus de l'Association des Parents d'Elèves du RPI de Bréhand-Moncontour, mais également, et surtout, en tant que parents d'élèves scolarisés au sein de ce RPI.
Nous avons été informés du projet de fermeture de classe sur notre RPI (qui interviendrait sur le site de Bréhand) et dont la décision doit être entérinée le 10 février prochain, nous laissant très peu de temps pour réagir et vous communiquer les raisons qui nous mènent à contester ce choix.
Ce projet nous surprend à plusieurs égards.
Notre R.P.I. a fait l'objet, à la dernière rentrée de septembre, du transfert du dispositif ULIS qui était en place sur notre structure depuis une quinzaine d'années vers l'école de Ploeuc.
Bien qu'affectés par cette décision (ce dispositif était clairement pour nous un atout, notamment en matière d'inclusion), nous n'avions pas vivement réagi à cette décision de votre part, conscients de l'intérêt pour la continuité pédagogique qu'apportait le regroupement avec la section ULIS collège de Ploeuc.
Mais nous apprenons maintenant qu'une nouvelle ouverture est prévue sur Lamballe, laissant tout un secteur dépourvu de dispositif.
De plus, lors des échanges qui ont eu lieu à l'époque, avec nos enseignants et élus notamment, il avait été entendu que ce retrait ne nous impacterait pas sur un risque futur de fermeture de classe, au contraire même.
Pour nous c'est double-peine, en moins d'un an!
La démographie est ce qu'elle est depuis plusieurs années, sur l'ensemble du territoire, nous ne le nions pas, mais la commune de Bréhand fait figure d'exception avec un fort dynamisme, et un nombre important de nouveaux habitants (plus d'une vingtaine d'habitations encore sortie de terre cette année, et plus de 30 autres à venir sans compter les déménagements amenés par l'univers locatif). Preuve en a été faite avec le partage des inscriptions en court, qui ont rarement été aussi nombreuses à cette période de l'année.
Il est évident que ce projet de fermeture de classe met en péril la qualité de l'enseignement public sur la commune, nous amenant vers des doubles, voir triples niveaux, et des effectifs inconfortables à venir. Sans compter un temps de décharge revu à la baisse pour la direction, 12 jours par an au lieu d’une journée hebdomadaire (soit 36 jours) actuellement. Dans les faits ce sont un poste d'enseignant, un poste de décharge de direction(1/4 de poste) et une ATSEM en moins sur l'école. Ce manque de moyens impactera durablement notre école.
Dans une école publique rurale, comme la notre, dans laquelle un nombre non négligeable d'élèves nécessite une attention particulière, avec souvent des protocoles individuels mis en place (élèves en situation de handicap avec un accompagnement AESH , etc), il nous semble important de tenter de maintenir un équilibre, et de ne pas venir accidenter le terrain de l'instruction, davantage que ce que la situation actuelle nous impose.
Les années passées nous ont montré que le manque de personnel conduit à une augmentation des effectifs en maternelle et du coup nuit à l'enseignement dans ces classes essentielles à la réussite de nos enfants. (CF les effectifs de 36 en maternelle que nous avons vécus il y a quelques années)
La crise du covid n'est également pas à négliger, à différents niveaux.
Bon nombre de parents d'enfants, pouvant prétendre à la scolarisation (3 ans révolus en cours d'année scolaire, ou proches de leurs 3 ans), préfèrent conserver, pour l'heure, leur mode de garde traditionnel. .
Beaucoup d'entre eux, sur notre secteur, font appel à des assistantes maternelles, et non des gardes collectives. Ce maintien en "nounou" leur évite ainsi d'avoir à s'inquiéter des protocoles mis en place à l'école qui pourraient désorganiser leur quotidien. Ces mêmes parents auraient, très probablement, scolarisés leurs enfants plus tôt en temps normal, comme c'était généralement le cas auparavant.
Certaines familles, dans les cas les plus extrêmes, mais nous avons tout de même été concernés, pour au moins l'une d'entre elles, ont fait le choix de l'instruction à domicile(IEF), pour éloigner leurs enfants du contexte sanitaire pesant.
On nous fait très souvent entendre, dans les discours politiques, que la défense de la ruralité est au cœur des préoccupations, alors tentons effectivement d'aller ensemble en ce sens.
Notre R.P.I atypique accueille des enfants de plus de 7 communes différentes, c'est donc essentiel de lui donner les moyens de remplir correctement sa tâche.
Les locaux de notre écoles de Bréhand ont fait l'objet de très lourds investissements de la part de la commune il y a une dizaine d'années, lui permettant d'accueillir, dans d'excellentes conditions, jusqu'à 6 classes.
Dans notre commune, où il fait bon vivre, dans laquelle le milieu associatif est très présent, et notamment autour des enfants (que ce soit sportif ou culturel), nous nous devons de faire en sorte que l'accès à l'éducation soit tout aussi qualitatif, et à la hauteur des attentes que les habitants ont en s'installant à Bréhand, ou à Moncontour.
Nous attirons aussi votre attention sur le fait que notre équipe pédagogique, en place depuis plusieurs années, fonctionne à merveille sur le RPI. Les enseignants sont très appréciés des enfants, comme des parents. Cette pérennité nous permet de bénéficier d'une pleine confiance réciproque (entre APE, parents et enseignants), et ainsi de nous engager sur des projets importants, et enrichissants, tels que classes pédagogiques transplantées, l'Orchestre à l'école (qui sont des engagements financiers important pour notre structure et sur plusieurs années), et souvent inaccessibles à un grand nombre de nos élèves dans la sphère privée.
Nous aurions encore beaucoup à dire sur le sujet, et sommes à votre disposition si vous souhaitez en échanger de vive voix avec nous, mais sachez que nous sommes résolument engagés dans la sauvegarde de notre bel outil communal que représente cette école et son équipe au complet au sein d'un RPI.
Nous sommes vivement convaincus que ce maintien de poste est indispensable à la construction de l'avenir de nos enfants dans de bonnes conditions d'accueil, et que le cap à garder est bel est bien celui-là !
Espérant que nous aurons pu être entendus et compris, nous vous adressons, Mr l’ Inspecteur d'Académie Directeur Académique des Services de l'Éducation Nationale des Côtes d'Armor, nos salutations distinguées au nom de l'ensemble des parents d'élèves de notre RPI.
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