Monsieur le Ministre,
Le 22 août, Jonathan Destin nous a quittés. Connu pour son combat engagé contre le harcèlement scolaire en tant que militant et ancienne victime, il a mené cette lutte au niveau national après avoir connu l'enfer pendant plusieurs années à l'école, jusqu'à tenter de se suicider en s'immolant par le feu.
Son expérience a servi d'exemple pour toutes les victimes de violences scolaires qui, aujourd'hui, sont des millions au quotidien à l'école, sur les réseaux sociaux, dans la rue. Jonathan Destin, par son jeune âge, son humilité, sa modestie et par les cicatrices que lui ont laissées les multiples souffrances scolaires, a permis un grand pas dans la lutte menée contre ce phénomène qui n'est médiatisé officiellement que depuis dix ans !
C'est pourquoi, je vous propose un acte fort en hommage à ce jeune homme qui a vécu plus de la moitié de sa vie l'enfer scolaire et qui avait tenté, malgré la douleur du passé, de se reconstruire : un établissement scolaire à son nom, pour que tous les jeunes Français sachent que le harcèlement scolaire n'est pas une fatalité, que l'on peut s'en sortir, qu'on ne va pas à l'école pour mourir, mais pour s'instruire et que, surtout, Jonathan Destin ne sera pas seulement un "symbole", une "image" d'un combat qui pourrait être éphémère.
Non, ce combat ne sera pas éphémère, car des milliers de militants sont sur le terrain pour prévenir, sensibiliser et agir quotidiennement contre le harcèlement à l'école.
Jonathan Destin, par sa disparition, a relancé à nouveau le débat sur les solutions à apporter contre le harcèlement et la volonté de lutter contre la loi du silence et les discriminations.
Une école à son nom serait un moyen pour sensibiliser les futures générations à ce phénomène qui les concerne tous.
On donne souvent des noms d'écoles à de grandes figures de l'Histoire de France.
Pourquoi les victimes des violences scolaires qui ont osé dénoncer les discriminations n'auraient-elles pas le droit d'être reconnues à leur tour ? C'est un acte de résistance !
Je vous prie d'agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de mes sentiments distingués.
Bien cordialement.
Nicolas BOUVIER
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