RENDONS LA NUIT À LA NUIT !

REPRENONS LA CORDERIE !

Tandis qu’à l’été 2022, Rochefort subissait des températures atteignant 40 degrés en journée, ses habitants continuèrent d’être empêchés d’aller se rafraîchir le soir au bord de la Charente pour cause de privatisation de l’espace public de la Corderie Royale réservé à l’attraction touristique payante Oceana Lumina. Les pollutions sonores et lumineuses continuèrent de déranger les ciels étoilés et de porter atteinte à l’habitat de la faune, les hérons et autres aigrettes quittèrent leur dortoir de la rive d’en face, un couple de hiboux petit-duc disparut à son tour, les arbres souffraient en silence, et la Mairie s’acharnait à nous raconter que nous avions investi pour l’avenir.

Mais l’avenir, en 2023, nous raconte une tout autre histoire, celle d’un échec cuisant et prévisible obligeant les élus à revoir leur copie : exploitation réduite à 2 mois au lieu de 7, négociations de nouvelles clauses avec le concepteur canadien pour faire baisser les royalties, réduction du prix du billet pour tenter de doper la fréquentation, gestion de l’exploitation cédée à une entreprise privée (Weekn’go pour ne pas la nommer, qui empoche en passant 600 000 euros en revendant l’Accro-mâts à la CARO), licenciement économique de cinq embauchés sur 8 + 2 départs + 1 reclassement, retour des bénévoles pour le fonctionnement de l’association Arsenal des Mers dont plus personne ne sait à quoi elle sert, mais surtout : obligation pour la CARO de se soumettre aux prescriptions de l’arrêté préfectoral du 27/04/2023 qui révèle de nombreux manquements et une absence totale de réflexion en amont sur les conséquences des installations techniques sur la végétation, et spécialement les arbres (câblages, dispositifs d’accroche, compression des tissus vivants, etc.) ainsi que sur le Jardin des Retours. Comment est-il possible que l’étude d’impact réalisée avant la mise en place du projet n’ait pas relevé de tels risques ?

Incompétence ? Indifférence ? Cynisme ? En attendant, les conclusions de l’arrêté préfectoral sont sans appel : si la CARO veut obtenir une autorisation de renouvellement d’exploitation, elle devra « démontrer aux Bâtiments de France l’absence d’impact sur les arbres et sur le Jardin des Retours » (Sud-Ouest, 13/05/23). A combien s’élèveront ces dépenses supplémentaires ? Combien coûtera l’équipe pluridisciplinaire mandatée par l’Agglo pour établir son diagnostic ? Sur quel budget seront-elles empruntées ? Plus largement, où sont passés et à quoi ont servi les 21 millions d’euros restants d’argent public pour le projet global de l’Arsenal des Mers dont l’association n’est plus que la vitrine opaque ?

Et face à ces dépenses irréfléchies, quel bilan pour les Rochefortais ? :

·     Nouvelle privatisation de l’espace public avec interdiction d’accéder à l’esplanade en juillet/août 6 jours sur 7

de 18 h à 1 h du matin

·     nuisances sonores et lumineuses

·     impact sur la biodiversité et par voie de conséquence sur notre qualité de vie

·     dépense énergétique

·     accès entravé, voire empêché, sur le môle à cause du périscope payant

·     présence permanente de barrières en tous genres sur le site

·     tronçon dévié de la Vélodyssée tout l’été de 18 h à 1 h du matin

·    places de stationnement devenues payantes dans tout le centre-ville

·   tarifs soldés : ne nous y trompons pas ! La réduction des tarifs a pour seul objectif de faire remonter la fréquentation pour limiter les déficits (330 000 euros en 2022). Ne nous laissons pas acheter ! Même gratuit, Oceana Lumina continuerait de provoquer nuisances et destruction du site pendant toute la période d’été, y compris en période de canicule extrême. L’espace public n’est pas à vendre ! La nature est un bien commun !

Jusqu’où et jusqu’à quand accepterons-nous que nos impôts continuent de servir des intérêts particuliers (Moment Factory, Weekn’go ) au détriment de l’intérêt général ? Jusqu’à quand accepterons-nous d’être privés d’un espace public qui nous appartient à tous et à toutes ? Exigeons l’arrêt définitif de ce son et lumière non viable, écocidaire et antisocial ! Exigeons un débat public ainsi qu’un moratoire sur le projet Arsenal des Mers qui engloutit depuis deux ans 25 millions d’euros d’argent public sans aucune concertation ni prise en compte des avertissements. Exigeons toute la transparence sur ce budget pharaonique ainsi qu’un droit de regard sur les contrats signés ! Exigeons des comptes sur l’utilisation de nos impôts !

Rendons la nuit à la nuit !

L’argent public au public !

Reprenons la Corderie !

A signer et à diffuser largement !

Le collectif Rendez-nous la Corderie !

P.S. : N'oubliez pas de cocher la case au moment de signer afin de rester connecté.es avec le collectif : Oui, je veux être informé(e) des suites de cette action en recevant les messages de son auteur via la plateforme partager.io. Politique de confidentialité de Partager.io.