Lettre ouverte envoyé au conseil de fondation de l’ESSIL (Ecole supérieure sociale intercantonale à Lausanne) :
Interruption brutale de la formation d’animation communautaire ES :
Monsieur le Président du Conseil de fondation,
Nous nous adressons, par votre intermédiaire, à l’ensemble des administratrices et administrateurs du Conseil de fondation de l’ESSIL. Une copie du présent courrier est transmise aux différent·es chef·fes de Département concerné·es par cette formation.
Nous avons été interpellé·es par nos membres suite à l’interruption pour le moins brutale du cycle de formation d’animation communautaire ES et elles nous ont donné mandat de les représenter.
Brutale parce que vous avez fait la promotion de cette nouvelle formation pour l’abandonner si rapidement, alors que vos étudiantes arrivent à la fin de la première année d’étude sur deux ou trois ans. Brutale toujours par l’absence d’une réelle communication et d’explication. Brutale encore parce que ce choix revient à ne pas respecter les engagements contractuels dans le cadre de la convention tripartite. Brutale enfin, par l’absence de négociation.
« Se former …»
Pour reprendre votre adage, que nous partageons du reste, c’est l’engagement qu’ont pris vos étudiantes voilà déjà près d’une année en voulant se former en cours d’emploi. Un engagement important et contraignant sur le plan professionnel, financier et personnel.
Diminution du taux d’activité, cumul d’heures négatives, contraintes liées à une bourse d’étude, perte salariale, perte d’une partie du temps libre et des congés sacrifiés : vous conviendrez aisément que prendre la décision de se former ne se fait pas à la légère.
Se former, c’est aussi le choix d’une institution et d’un cursus. Vos étudiantes relèvent la qualité de l’enseignement qu’elles ont reçu cette année à l’ESSIL, confirmant ainsi leur choix initial d’une école où le savoir et la créativité sont également développés et encouragés.
C’est aussi l’animation communautaire qui motive le besoin d’enrichir leur activité professionnelle afin de répondre à des enjeux sociétaux de plus en plus complexes. Prenant le pari que malgré la frilosité des institutions, la formation répond au besoin de travailler au niveau communautaire pour répondre aux problématiques actuelles et qu’un champ s’ouvrira. En effet, le monde du travail et la société évoluent et cette nouvelle formation, qui a été mise en avant par votre établissement, leur est apparue comme un engagement stratégique sur le plan professionnel, novateur sur le plan humain et donc stimulant leur envie d’apprendre. Interrompre ce cursus, c’est briser leurs aspirations, les démotiver et, au final, mettre en péril leur avenir.
Cette interruption inattendue et brutale entâche également la réputation et la confiance que le public donne au système de formation et à votre établissement. De fait, l’ensemble de vos futur·es et actuel·les étudiant·es peuvent s’intéroger légitimement sur la fiabilité et la durabilité des formations que vous leur proposez et dans lesquelles ils et elles s’engagent ou envisagent de s’engager. Dans le cas de prochaines restructurations de l’offre de cours, quelles sont les garanties que vous donnez à vos étudiant·es ?
Enfin, c’est un engagement, par une convention tripartite, qu’elles ont pris envers votre école et leur employeur.
« …s’affirmer »
C’est l’engagement de vos étudiantes que soutient pleinement notre syndicat.
S’affirmer, c’est aussi demander que votre Conseil de fondation revienne sur sa décision, assume l’engagement pris et garantisse la fin de la formation pour cette première volée.
Comprenant l’enjeu économique qui motive la décision d’abandon de la formation, il n’en reste pas moins l’engagement pris par l’ESSIL de former cette première volée d’étudiant·es, qui, engagé·es dans le processus de formation, n’ont pas à payer le prix de la prise de risque initiale de la Fondation Clair-Val.
Nous vous demandons expressément la reprise ordinaire du programme de cours sans délai et son maintien afin d’assurer sa poursuite jusqu’à terme pour toutes les classes concernées. Nous demandons également la garantie d’un enseignement de qualité et du soutien nécessaire à vos étudiant·es pour le succès de cette formation et l’obtention du titre, comme elles et ils en ont bénéficié jusqu’à présent.
Dans l’attente d’une réponse diligente de votre part, nous prions de croire, Monsieur le Président du Conseil de fondation, à l’expression de nos sentiments distingués.
Pour le secrétariat fédéral SUD &
SUD Etudiant.e.s et précaires
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