Considérée comme illégale dans 23 pays européens, la tauromachie se pratique encore en Espagne, au Portugal et en France.
Elle persiste, sous couvert d'exception culturelle mais principalement juridique, puisque le droit français réprime toute cruauté envers les animaux domestiqués (article 521 du code pénal).
Pour les aficionados, il n'est pas question de souffrance, mais de sport, combat, duel, spectacle...
Pourtant, c'est bien de cruauté et de barbarie qu'il s'agit.
Sérieusement mis à mal par la crise sanitaire, le milieu taurin sollicite aujourd'hui le ministère de l'Agriculture, des aides pour relancer le secteur.
Le précédent ministre, Didier Guillaume, n'a jamais caché sa sympathie pour ce secteur.
Pourtant, la fragilité économique du milieu taurin n'est pas nouvelle.
Le public vieillissant, qui délaisse de plus en plus les arènes, peine à se renouveler.
On ne peut que s'en réjouir et refuser de subventionner des campagnes publicitaires destinées à séduire les générations montantes.
De plus, soucieux de leur image, les annonceurs se montrent de plus en plus frileux.
Le manque de rentabilité de l'activité, et le public qui se raréfie, on pourrait penser que l'on vit les derniers soubresauts de la tauromachie.
C'est sans compter la fascination exercée sur les élites.
Il y a une forme de snobisme décadent à sacraliser la cruauté en se drapant de tradition, et même de littérature, autant d'arguments douteux, difficilement défendables.
On se targue des écrits d'Hemingway ou autre, on parle de défi de lutte à mort et on se défend de toute appétence pour la cruauté.
Comment envisager alors, un combat inutile qui se solde obligatoirement par la mort et que penser de celui qui y assiste ?
Si le secteur se porte mal, on ne peut qu'encourager les éleveurs taurins à se reconvertir dans un secteur économiquement viable mais respectueux de la vie.
Peut-on souhaiter conserver des rites sanguinaires et revendiquer une identité culturelle basée sur la sauvagerie ?
Il convient quand même de préciser que les malheureuses bêtes actuellement détenues dans les élevages finiront à l'abattoir.
La valeur marchande d'un taureau expirant après les 6 ans de l'animal, il est sacrifié, sinon sur l'autel des traditions, sur celui de la rentabilité.
La tauromachie se justifie par la tradition, qu'on pourrait plutôt requalifier en pratiques d'un autre âge et pérennisation de la souffrance animale.
Alors même que se profile une crise économique de grande ampleur, souhaitons-nous voir les deniers publics encourager les vestiges d'une tradition cruelle ?
Déjà grassement rémunérée par l'Europe, on ne peut que réagir à une telle iniquité.
La dernière course que l'on souhaite voir réussie par le milieu taurin, c'est d'aller à sa perte.
Sachons faire preuve de mansuétude, il n'est pas utile de prolonger ses souffrances et signons cette pétition.
On nous vante, çà et là, des jours "d'après" coronavirus différents, emprunts de solidarité et de respect de l'environnement et de la nature et des animaux qui la partagent avec nous.
En attendant l'interdiction pure et simple, qui tarde à venir, réclamée par une majorité de Français, il faut contribuer au débat en exprimant ici, un juste refus.
Un mot pour finir, celui d'un grand homme qui a beaucoup réfléchi sur les animaux, nous y compris :
"Ceux qui réfléchissent à ce sujet pour la première fois se demanderont comment une telle cruauté envers les animaux a été permise pour se poursuivre à notre époque de civilisation " Charles Darwin
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